Les religions, remèdes à la solitude… C’est le credo du maire d’Agen!
Violant allègrement la Loi de Séparation, le premier édile d’Agen organise une réunion « multiconfessionnelle » baptisée, c’est le cas de la dire, du superbe oxymore de « citoyenne et interreligieuse ». Rien d’étonnant de la part d’un élu qui prône une « laïcité apaisée »… Baubérot, Bianco, sortez de ce corps!
Mais que fait donc le maire d’Agen ?
Voilà que Monsieur Dionis saisit l’opportunité d’une exposition intitulée « Regards croisés » pour organiser une conférence sur « La solitude, le mal du XXIè siècle ». Pourquoi pas ? Pour traiter le problème, il se trouve que les intervenants ne sont rien de moins qu’un rabbin, un imam et un pasteur ! Et cerise sur le gâteau, le lieu est un établissement, ô combien public, puisqu’il s’agit du théâtre municipal. Mais où va-t-on ? A quoi rime cette mise en scène ?
Une décision peu compatible avec les engagements électoraux
Traumatisé, à juste titre, par la découverte d’une personne âgée morte depuis deux ans à deux pas de la mairie, Monsieur Dionis veut régler le problème de la solitude des seniors en faisant appel aux clercs des différents cultes. Mais, Monsieur Dionis, ce n’est pas à eux qu’il faut faire appel pour régler ce genre de problème ! L’Histoire est là pour nous apprendre qu’au lieu d’unir les hommes, les religions les divisent et les dressent les uns contre les autres. Vous avez des services sociaux dans votre mairie qui sont spécialisés pour ce genre d’action. Vous même le reconnaissez dans votre « Projet de mandat 2020-2026 », vous stipulez bien « C’est la priorité de la ville de créer un climat de confiance pour lutter contre l’isolement et la précarité économique en développant des solidarités de proximité. » Vous en faites même votre engagement n° 9 intitulé « Développer notre plateforme d’activités pour les seniors » et également votre engagement n° 10 « afin de lutter contre l’isolement ». Si vous tenez vos promesses, les outils sont là.
Un bel oxymore
D’autre part, votre affiche comporte un oxymore qui est étonnant de la part d’un représentant de l’État. Comment une conférence peut-elle être interreligieuse et citoyenne en même temps ? Depuis la loi de 1905 et la séparation des Églises et de l’État, c’est soit l’un soit l’autre. Ne mélangez pas la citoyenneté et les religions. L’État est suffisamment autonome pour assumer sa mission d’intérêt général et de bien public. La « Charte de la laïcité dans les services publics » précise bien qu’en matière religieuse, vous avez un devoir de « stricte neutralité » dans l’exercice de vos fonctions. Alors appliquez-la !
Laïcité apaisée, qu’es acò ?
Enfin, après la laïcité ouverte, positive, plurielle, vous innovez avec la petite dernière : la « laïcité apaisée ». Pourquoi rajouter un adjectif ? La laïcité vous dérange-t-elle à ce point ?
« Il n’y a qu’une seule laïcité, définie par le triptyque suivant : liberté de conscience, égalité des droits, intérêt général incarné par la puissance publique » affirme à juste titre Henri Pena-Ruiz.
Quant à votre 2è adjoint, Mohamed Fellah, il tient à préciser, dans l’article de Sud-Ouest du 3 février, qu’il envisage de perpétuer ce genre de conférence en une commission chargée de régler les affaires de la cité ! (repas dans les cantines, etc.) Alors espérons que vous aurez à cœur d’appliquer le décret du 23/12/2021 n° 2021-1802 qui impose un référent laïcité dans tous les services publics afin de conseiller, sensibiliser et diffuser le principe de laïcité.
Pour terminer, rappelons aussi votre engagement de campagne n° 47 : « Être exemplaire en matière de gouvernance » …
La Libre-Pensée du Lot-et-Garonne
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