Café laïque à Cannes le 13 janvier 2015
PACIFISME ET LAÏCITÉ
Mardi 13 janvier 2015 à Cannes, à partir de 18 heures, débat ouvert libre à l’initiative de l’ALPAM (Libres penseurs et penseuses 06) et du Mouvement de la Paix 06.
Participations et contradictions bienvenues !
(Introduction et interventions courtes)
Éléments d’introduction partiels, partiaux, poussant au débat – avec articles de références disponibles en fichiers joints, sur Jean Jaurès(1), sur Louis Lecoin(2), etc. Laïcité Dans les établissements « laïques de l’éducation publique », la laïcité rime avec aider à « former des esprits libres », capables de jugements critiques, de résister aux terrorismes intellectuels, aux endoctrinements, notamment cléricaux, créationnistes, militaristes, racistes, xénophobes… face à des organisations soucieuses, elles, d’une conformation dès le plus jeune âge à leurs idées. Libre penseur, extrait du Mémento(3) « Les libres penseurs réagissent contre les tyrannies, quelles qu’elles soient, contre tout ce qui vise à subordonner ou à amoindrir l’individu. L’esprit de caste, l’appétit des oligarchies et les provocations nationalistes leur semblent aussi néfastes que l’obscurantisme religieux. La libération humaine doit être réalisée dans tous les domaines pour être vraiment efficace. Privilèges politiques, ambitions capitalistes, abus et crimes du militarisme et de l’impérialisme, toutes les injustices et toutes les iniquités doivent être combattues par la Libre Pensée, pour que la liberté de conscience cesse d’être un vain mot et que règne la laïcité […] Bien des guerres ont des motifs, supports, prétextes religieux (religions politiques…) » Offensives de militaires contre l’école publique laïque « Bataillons scolaires(4) » Le 14 juillet 1882, pour préparer les enfants scolarisés à leur rôle de futurs soldats, le gouvernement De Freycinet créa, au sein des établissements d’enseignement public des bataillons scolaires (élèves de 7 à 13 ans) puis des bataillons topographiques (lycéen/ne/s de 16 à 20 ans), avec des répliques allégées du fusil Gras modèle 1874, dont l’une dotée d’un sabre-baïonnette un peu plus léger que le modèle réglementaire, pour les enfants de 11 à 13 ans. Laïcité, esprit « critique », pacifisme, l’échec constaté amena avant 1889 la dissolution desdits bataillons. Ouf ! Censure Un livre d’Initiation économique et sociale pour classes de seconde fut censuré à la demande de l’association pour la « liberté de l’enseignement » (catholique) et du ministre de la Défense pour avoir publié une page de BD comparant les coûts d’équipements civils et militaires. En mai 1982 est créée une commission mixte « Éducation/Armée » afin que l’on cesse de voir dans certains manuels scolaires des passages scandaleusement antimilitaristes (Charles Hernu, mai 1982). Symbiose armée / éducation (Ve République) « Il faut arriver à l’Armée préparés, et préparés par l’école, le lycée et l’université. Il faut une symbiose avec l’éducation nationale. […] Je ne suis que le ministre de la Défense militaire. » (Charles Hernu, 11 juillet 1982, Le Monde). Les premiers protocoles d’accord Armée/Éducation – puis Armée/Culture – ont débuté en septembre 1982. La résistance fut vigoureuse, longue, reprise par la presse, en même temps que les grandes mobilisations pour l’école publique laïque (distinctes, voir(4). Cette symbiose fut poursuivie par la Droite avec des formations continues d’enseignant/e/s, des interventions de militaires dans les écoles, des visites d’installations militaires… Le 31 janvier 2007, Michèle Alliot-Marie et Gilles de Robien signent une directive supplémentaire : « protocole d’accord entre le ministre de la Défense et le ministre de l’Éducation nationale, de l’enseignement supérieur et de la recherche », qui vise la formation des élèves (permettant aux élèves, dans le cadre des activités éducatives, ‘obtenir une formation directe dans les unités militaires), mais aussi des enseignant/e/s. Formations d’enseignants-stagiaires par des officiers d’active et de réserve(5) ! Le contenu de ces stages et le mépris affiché par des officiers formateurs provoquent le boycott des cours de stages des enseignant/e/s ulcéré/e/s : « Tous se sont sentis insultés tant par le choix des thèmes abordés, qui témoignent d’une ignorance totale de nos problèmes quotidiens, que par l’insécurité sur fond de Twin Towers en flammes… image d’un jeune tenant un fusil d’assaut en joue lors de sa JAPD » (Journées d’appel de préparation à la Défense, qui remplace le service militaire pour garçons et filles). […] Évidemment beaucoup de nos collègues, furieux que l’on se moque de leurs préoccupations quotidiennes (apprendre à construire des séquences de cours ou évaluer les élèves par exemple) ont déjà commencé à quitter massivement les lieux… pour témoigner directement de ce que vivent les professeurs-stagiaires lors de leurs formations. » Armée et collégien/ne/s en décrochage scolaire(6) Créés en 2010, les ERS (Établissements de réinsertion scolaire) sont une nouvelle forme de partenariat entre les ministères de la Défense et de l’Éducation. On confie à l’armée des jeunes en très grande difficulté. La même année, le programme CLAIR (devenu entretemps ÉCLAIR), se substituant à l’éducation prioritaire pour les collégiens en décrochage scolaire. Des délégués militaires départementaux sont désignés comme interlocuteurs directs des Inspecteurs d’Académies. Ils sont aidés par un « référent éducation nationale ». (1) Article « Jean Jaurès… », juin 2014, disponible (2) Article « Louis LECOIN, militant pacifiste », 3 décembre 2013, disponible (3) Mémento du Libre penseur, 1945 (4) Les bataillons scolaires et autres « symbioses » Armée/Éducation, article (5) article / Armée/Éducation Nationale, Mépris affiché des militaires formateurs pour les intellectuel/le/s, enseignant/e/s ! Témoignages ulcérés de stagiaires (6) NON à l’armée « éducatrice », sécuritaire et discriminatoire ! article Ces références seront disponibles sur place ou sur demandes (à henri.amadei@sfr.fr ) selon demandes.
0 commentaires