UNE ASSOCIATION NE PEUT ŒUVRER QU’À LA MESURE DU NOMBRE DE SES ADHÉRENTS
REJOIGNEZ L’ADLPF POUR LA RENFORCER DANS SES COMBATS EN FAVEUR DE LA LIBERTÉ DE CONSCIENCE ET DE LA RAISON

Sur la laïcité : quelques précisions

6 Nov 2017

ADLPF La Libre Pensée Laïcité Sur la laïcité : quelques précisions

La laïcité est vigoureusement combattue, parce qu’elle dérange le retour du religieux, et dénaturée aussi par ceux qui en font une arme de combat contre l’islam. Mais seulement car son statut de deuxième pilier de la République la dresse comme un obstacle contre ceux, et ils sont nombreux, qui rêvent d’abâtardir notre République indivisible, laïque, démocratique et sociale.

État des lieux.

On s’est longtemps imaginé, à tort, que la laïcité était définitivement actée et que le catholicisme, en tant que « communauté » vieillissante et essoufflée, ne poserait plus les problèmes qu’il avait engendrés au temps de sa toute-puissance. Grave erreur, le voilà vent debout contre le mariage pour tous, la PMA et plus généralement les lois dites de bioéthique. Cette manière de renouveau guerrier se traduit par des manifestations, parfois violentes, de groupes unis sous la bannière de « La Manif pour Tous ». Ne pouvant plus être inquisitorial, le catholicisme réinvente la dynamique des minorités agissantes à son profit et fédère un monde réactionnaire jamais disparu.

L’individualisme : une évolution commune aux deux religions chrétienne et musulmane.

Il en est de même pour les différentes formes de l’islamisme combattant, appuyées qui sur le wahhabisme saoudien, qui sur l’islam turc, marocain ou tunisien, pour ne considérer que celles qui ont cours en France, les asiatiques étant plutôt présentes au Royaume Uni.

Mais ce que les deux religions ont en partage, c’est une évolution lourde vers l’individualisation des choix moraux et politiques, débouchant sur un bricolage au jour le jour qui renvoie aux concepts vides de sens, l’Oumma ou l’Église Universelle. La plupart du temps, il s’agit d’un syncrétisme où se mêlent morale, politique et rancœurs mille fois recuites, qui sert d’alibi à la violence ou aux désirs de reconquête, notamment culturelle : la mémoire du colonialisme ici, les racines chrétiennes de l’Europe là.

S’agissant de l’individualisme, force est de constater que sa culture valorise l’indépendance, l’unicité et l’image de soi, à soi projetée ; en revanche la culture du collectif ordonné et agissan, met l’accent sur l’interdépendance, les relation familiales (on est d’abord protégé, puis on protège à son tour) et, enfin, un certain conformisme social. C’est cet individualisme prégnant qui rend l’appréhension des phénomènes portés par le retour du religieux particulièrement complexe. Il devient bien difficile d’opposer la culture laïque à cette nuée de sous-cultures bricolées individuellement. Veut-on un exemple ? Ceux qu’on appelle les « fondamentalistes laïques » et qui font tant de mal à l’idée même de laïcité, énoncent : « Le caddie saucisson, pinard, voilà le caddie du Français ! » et le laïque « normal » de rétorquer : « Non Monsieur, moi, il m’arrive d’y mettre du couscous, des merguez et des cornes de gazelle».

La laïcité peut- elle répondre aux nouveaux enjeux introduits par le retour du religieux ?

Telle est la question. Les inventeurs de la laïcité à la française on voulu mettre en place un système qui protège l’État et la société des menées hégémoniques des religions. L’hégémonie est, faut-il le rappeler, le principal moteur des religieux, la théologie et ses myriades de nuances n’étant que le brouet qu’il faut bien servir pour fidéliser (sans jeu de mot) la clientèle.

La laïcité n’est donc pas une philosophie, puisqu’ aucune jamais ne clora quelque question que ce soit, elle est ce moyen universel qui protège chaque croyance de sa voisine, en lui permettant d’exister sereinement sans subir sa jalousie, ses attaques issues de sa violence potentielle. Elle protège aussi le croyant d’une éventuelle immixtion de l’État dans ses options tant philosophiques que morales – l’État gère la Loi, pas la Foi. La laïcité n’est pas une contre-religion, elle n’a pas de dogme, elle est libératrice et humaniste et l’humanisme n’est pas une religion, mais est bien au contraire, selon le mot de Kant : « La sortie de l’Homme de la minorité ». La laïcité enfin parce qu’elle pose comme limite absolue à tous les croyants, individuels, en ligue ou en procession, le respect de l’ordre public, est un facteur décisif de maintien de la paix civile et du progrès de l’Humanité. La laïcité en définitive est une déclaration de Paix.

Gilles Poulet

5 novembre 2017

Dernières nouvelles

0 commentaires

Soumettre un commentaire

 

Adhérez à l’ADLPF / Demande d’infos.

12 + 1 =