Guyane, LA MEMOIRE BAFOUEE
François PUZENAT, qui fit la classe aux Indiens Wayanas de la forêt amazonienne de Guyane, s’était lié d’amitié à un proche de Nelson Mandela -évêque de son état- qu’il a accueilli et introduit auprès de ses amis indiens. On a beau être le meilleur des hommes, on n’en est pas moins clerc et prosélyte. L’évêque revint en forêt guyanaise, mais pour y mettre en œuvre une évangélisation systématique et magistralement organisée.
Ce texte –poème destiné à fournir les paroles d’une chanson-, rédigé peu après les massacres de janvier 2015 à Charlie Hebdo et au magasin juif de Vincennes, est la réaction d’un humaniste athée
François PUZENAT a écrit « Guyane, LA MEMOIRE BAFOUEE »
Depuis que l’Homme est sur la Terre
Vous ne cessez de répéter
« Aimez, aimez votre prochain »
Et vous ne cessez de prêcher
Qu’on baise les pieds de vos saints.
« Aimez-vous fort les uns les autres »
Clamez-vous dans vos homélies
Et vous dépêchez vos apôtres
Nous infliger vos prophéties.
Vos rabbins et tous vos pasteurs
Vos imams et tous vos curés
Sont de tristes prédicateurs
Qui jamais n’ont su écouter.
Voient-ils que l’autre est différent
Dans son refus ou sa piété
De l’occident à l’orient
Que l’Homme croie ou soit athée ?
Depuis que l’Homme est sur la terre
Depuis que l’Homme s’est mis debout
On a jeté l’homme en prière
On a mis les hommes à genoux.
Quel dieu voudrait que sur la terre
On assassine les enfants
Qu’on viole et tue filles et mères
Qu’on égorge les mécréants ?
Quel dieu, quand claquent vos bannières,
Ordonne de mettre à genoux
Les Indiens, tous les pauvres hères
Qui s’acharnent à vivre debout ?
Au Moyen-Age c’était la guerre
Sainte disiez-vous en priant,
Une épée contre un cimeterre
Un chrétien contre un musulman
Une sourate contre un pater
Une bible contre un coran
Tout ça conduit au cimetière
Les infidèles et les croyants.
Depuis que l’Homme est sur la terre
Depuis que l’homme s’est mis debout
On a jeté l’homme en prière
On a mis les hommes à genoux.
On brûlait les livres naguère
Pour ne garder qu’une opinion
Les bûchers brûlaient les sorcières
Le sabre armait le goupillon.
Aujourd’hui vos ministères
Ne sav’ plus à qui se vouer
Pour conquérir tout l’univers
Et imposer vos vérités.
On refuse vos muselières
On veut vivre tout simplement.
Jetez aux orties vos œillères,
Vos robes, vos déguisements.
Vos églises et vos cathédrales,
Vos synagogues, vos mosquées,
Vos temples sont tristes escales
Où se noient tous les naufragés.
Depuis que l’Homme est sur la terre
Depuis que l’Homme s’est mis debout
On a jeté l’homme en prière
On a mis les hommes à genoux.
Vous avez toujours fait la guerre
Vous n’avez jamais su rêver
Saurez-vous donc un jour vous taire ?
Saurez-vous un jour accepter
Qu’on puisse s’aimer sans barrière
Sans votre avis, vos boniments ?
Laissez-nous accoupler la paire
Hommes ou femmes, comme on l’entend.
Et puis dans vos foutues boutiques
Où vous ne vendez que du vent
A la place de vos cantiques
Laissez-nous entonner nos chants
Dont les paroles hérétiques
S’élèveront joyeusement.
Nos ave si peu catholiques
Ranimeront tous les gisants.
François PUZENAT, instituteur, Indien wayana d’adoption.
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1 Commentaire
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Excellent.Je vais essayer de l’apprendre pour en faire profiter les amis…à défaut de pouvoir la chanter.