Une chanteuse turque réduite au silence
En Turquie, Erdogan continue sa guerre contre les femmes, notre déléguée Sophie s’en indigne à juste titre.
Une chanteuse turque réduite au silence
Nous, libres penseuses et libres penseurs de France, apportons notre chaleureux soutien à la chanteuse turque Gülsen. Depuis le mois d’août dernier, elle a connu une période d’emprisonnement, puis une assignation à résidence, et attend maintenant son procès. Son crime : battre en brèche et critiquer publiquement les valeurs religieuses islamiques remises à l’honneur par le pouvoir turc, qui cependant reste officiellement laïque.
Monsieur Erdogan s’en prend maintenant aux artistes. Ce n’est pas la première fois qu’un régime autoritaire exerce sa répression contre ceux qui utilisent l’art comme moyen de libre expression. De plus, Gülsen se comporte en femme libre, adoptant des attitudes et des tenues qui choquent les fanatiques. Comme si ce n’était pas assez, elle ne met pas son drapeau LGBT dans sa poche. En avril dernier, au cours d’un spectacle, elle s’est moquée ouvertement des écoles coraniques. Ces écoles fleurissent ces dernières années en Turquie. M. Erdogan lui-même a fréquenté l’une d’elles au temps de sa jeunesse : encore un chef d’Etat qui a fait ses classes chez les religieux (suivez notre regard…)
L’exemple de Gülsen n’est pas isolé. Les élections présidentielles approchant, on ne compte plus les événements artistiques annulés pour de vagues motifs, comme le concert de la chanteuse Aleyna Tilki. Les hommes ne sont pas épargnés, comme le Syrien Omar Souleyman. Mais, en ces temps d’effervescence féministe dans le monde islamique, le courage de ces artistes féminines revêt un éclat particulier. En Turquie, des protestations s’élèvent contre ces atteintes à la culture et à la liberté d’expression.A Gülsen, à Aleyna Tilki et à toutes les autres, salut et sororité !
Sophie Tordjmann
Déléguée aux droits des femmes
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