Ramasse-miettes N°14 : Revue de presse militante
Après le Gault et Millau, après le Michelin, le Ménard.
L’Affolant de Béziers se lance dans la guerre contre les restaurants kébabs avec, entre autres arguments, qu’ils ne sont pas dans « notre culture » ou dans « notre tradition judéo-chrétienne ». Que l’Affolant me pardonne cette question, sans doute impertinente : Monsieur le Maire avez-vous tout votre entendement ? ». En raisonnant par l’absurde, et je suis sûr que ça parlera à Ménard, si les kébabs sont bannis parce que pas dans la tradition judéo-chrétienne, alors de tristes jours s’annoncent à Béziers pour les ventes de merguez et de couscous qui devraient chuter sévèrement.
Une froide colère de Jean-Paul Brighelli.
« Le ministère vient de sortir une charte de la laïcité à l’école qui fait déjà fureur chez les enseignants, quelque peu déconcertés d’apprendre que le savoir ne peut concurrencer la croyance. Chercherait-on à flatter dans le sens du poil telle ou telle religion – ou à résoudre par le silence les conflits générés par l’attitude trop fréquente du « c’est votre avis, ce n’est pas le mien » par laquelle les élèves mettent en balance savoir et… superstition ? »
Une fois de plus, la mollesse et la tiédeur, pour rester poli, semble être la caractéristique principale des pouvoirs publics chaque fois qu’il s’agit de défendre la laïcité.
Lire la suite du papier de Brighelli.
Grand flicage pour ancien premier flic de France.
On se souvient que, profitant de l’émotion suscitée par les attentats de janvier à Charlie et dans l’Hyper Casher, le gouvernement s’est fendu d’une nouvelle loi de flicage qui autorise la surveillance généralisée des communications et donc des citoyens. La dite loi est passée comme une lettre à la poste devant les Chambres et nombre de sarko-boys n’ont pas manqués de la voter.
Que Sarkosy s’en plaigne amèrement aujourd’hui parce qu’il a été géolocalisé par une juge d’instruction dans le cadre de l’affaire dite « Air cocaïne » n’est que rigolo, c’est l’arroseur arrosé ! Naturellement, le petit agité si prompt à passer ici le « kärcher » et là à durcir les peines, quand il approuve une loi liberticide entend bien qu’elle ne s’applique pas à sa vénérable personne. Désolant !
http://blogs.mediapart.fr/blog/chimulus/031115/sarkozy-geolocalise
Cécile Duflot raide amoureuse de Pape François.
Cécile Duflot participait à la table ronde « En quoi la pensée du pape François peut faire bouger la société française ? » en clôture du colloque sur « La pensée sociale du pape François » organisé par les jésuites du Centre Sèvres à Paris le samedi 19 septembre 2015. Elle en a profité pour se livrer à un exercice d’admiration… tout en écorchant au passage la laïcité qu’elle trouve trop dure. Pour un peu, elle voterait pour le pape s’il se présentait à l’élection présidentielle française… (sic).
Le statut d’Alsace-Moselle reste une épine dans le pied de la République, et peut servir encore à tous les mauvais coups : il doit être abrogé sans retard, avec la progressivité et l’esprit de concertation qui s’imposent, mais surtout sans retour.
Et ça n’en prend pas le chemin : selon LE FIGARO (31/10/2015), une expérimentation mise en place dès la rentrée 2016 dans certains lycées doit conduire à proposer des cours de religion aux élèves de confession musulmane dans les écoles d’Alsace-Moselle. « Piste sérieusement envisagée par les représentants des cultes locaux, sous l’œil encourageant de la préfecture du Bas-Rhin, désireuse de relancer, dans la foulée des attentats de janvier, « le dialogue interreligieux ».
Ce faisant, l’État en laissant faire ouvre une possibilité de détruire le statut particulier d’Alsace-Moselle. En effet, comme l’a rappelé le Conseil constitutionnel on ne peut accroître les dispositions particulières sauf à tomber dans le droit commun, i.e. l’application de la loi de Séparation de 1905. Hé, Hé, Hé !
http://www.ufal.org/laicite/alsace-moselle-des-cours-de-religion-musulmane-a-lecole/
Plus de six mois d’enquête et ce constat inquiétant : centres anti cancer, cliniques et universités sont infiltrés par des organisations sectaires et des pseudo-thérapeutes aux pratiques dangereuses pour les malades. Illustration avec le colloque APSAMED, une association de thérapeutes aux pratiques douteuses qui a pourtant ses entrées à l’hôpital.
APSAMED, une association de « dérapeuthes », incitant ses membres à la fraude sur les prescriptions, chantre des guérisons miracles, mais qui a ses entrées à l’hôpital Paul Desbief de Marseille ! Elle a tenu un colloque « Écomédecines » les 26 et 27 octobre à Paris, sous le haut patronage de Marisol Touraine, ministre des affaires sociales et… de la santé !
Ça sent-t-y pas son sectaire ça ? Qui renseigne la ministre dans son cabinet ?
http://www.neobienetre.fr/neorizons-au-colloque-decomedecine-le-26-et-27-octobre-a-paris/
Toujours plus exigeants, toujours plus arrogants.
Une épineuse histoire de protocole risque de compliquer la première visite en France du président réformateur (?) iranien, Hassan Rohani, qui doit rencontrer le Président français, mardi 17 novembre, à l’Élysée. Cette visite bute sur le refus des Iraniens de partager à un repas officiel, au cours duquel serait proposée une sélection de vins français, comme le veut l’usage.
Les Iraniens exigent de leurs visiteurs qu’ils se plient à leurs mœurs (voile pour les dames, etc.), ils seraient bien inspirés d’en faire autant quand ils visitent des pays étrangers ; d’autant que personne ne les oblige à biberonner… en public ! Il se dit d’ailleurs que le thé est excellent à l’Élysée.
Doctrine officielle des organisations internationales, le développement, même « durable », est assimilé par certains économistes à la croissance et à ses dégâts. Or n’est-ce pas plutôt à une dissociation des deux qu’il faut travailler ? En effet, le mot d’ordre de décroissance ne peut s’appliquer, à la fois, aux pays pauvres démunis de l’essentiel et aux pays riches. Ce débat, qui traverse aussi le mouvement altermondialiste, ramène à une nécessaire critique des rapports sociaux. C’est un chantier qu’on voudrait voir s’ouvrir promptement.
Lire la suite sous la plume incisive de Jean-Marie Harribey dans la dernière livraison du Monde Diplomatique.
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