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Communiqué du CLR

2 Fév 2020

ADLPF Non classé Communiqué du CLR

La liberté laïque de critiquer les religions, ainsi que la liberté d’expression sont attaquées de toute part. Ainsi, récemment, une jeune fille a été injuriée et menacée de mort, par égorgement en bonne et due forme, et a dû être déscolarisée pour échapper aux menaces, alors qu’elle s’était insurgée contre un harcèlement sexiste et homophobe.

Il nous incombe avant toute chose de défendre avec force et vigueur l’inaliénable liberté que chaque citoyen de la République française a de pouvoir s’exprimer et de pouvoir critiquer une religion, quelle qu’elle soit.

Ce retour sous une forme nouvelle du délit de blasphème est inquiétant. Des précédents nombreux et répétés, issus déjà de certains milieux catholiques en particulier, ont ouvert la porte à l’appel au lynchage professé par un responsable du CFCM. L’alliance objective des religieux pour bâillonner la critique de la religion est toujours de mise.

La tartuferie a assez duré cet islam modéré qu’on prétend nous vendre montre une fois de plus son vrai visage alors qu’il se présente pour encadrer un problématique « islam de France ».

Le confusionnisme le plus total s’empare une fois de plus d’une question de liberté de critique et d’expression en amalgamant la critique de la religion et le racisme. Il faut sortir de cette escroquerie intellectuelle si bien dénoncée par le regretté Charb. Cela illustre une dérive actuelle qui consiste à élever le droit au respect des croyances individuelles à la dignité d’un droit fondamental de la personne d’égale valeur que celui du droit de la liberté d’expression. Ainsi cherche-t-on à sanctionner, au-delà des critiques d’une croyance, celles de la sensibilité de ceux qui la professent. Il s’agir là d’une dérive qui remet en cause l’un des acquis de la Révolution française qui supprima dès 1791 le délit de blasphème.

Il nous inquiète encore plus que le pas soit emboité sur cette question par le procureur de la République de Vienne (Isère) et par la ministre Garde des Sceaux Mme Beloubet qui considère que « l’insulte à la religion est une atteinte à la liberté de conscience » ; pour finir le ministre de l’intérieur M. Castaner, bien qu’ayant déclaré qu’« Il n’existera jamais sous l’autorité de ce gouvernement de délit de blasphème. La liberté même d’expression dans notre pays permet à chacune et chacun de pouvoir critiquer une religion », il a cru bon d’ajouter que le rôle de l’État est aussi de : « protéger toutes les religions » On peut s’interroger sur la portée de cette protection.

Il convient dès lors de répondre fermement aux propos tenus par le représentant du CFCM : non, cette jeune fille n’a pas « cherché » ce qui lui arrive ; et comme l’a justement déclaré Mme Schiappa : « Aucune femme n’est responsable des violences qu’elle subit. Aucune. Jamais. »

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