Ramasse miettes N°123 : 28 janvier 2019
Légitimité, légalité
Au Venezuela l’alternative légitimité / légalité est posée.
Le Venezuela dévasté politiquement par le dilemme légitimité, légalité.
L’heure est grave, au Venezuela, la démocratie est en danger. Le président réélu est l’objet d’une contestation qui prend la forme d’un coup d’état parlementaire. En effet, le président de la chambre des députés, monsieur Juan Gaído, s’est auto-proclamé président par intérim, ce qui signifie, de facto,la destitution du président élu Maduro et ouvre un champ interprétatif délicat.
L’affaire est symptomatique des innombrables interprétations que le monde politique donne à la notion de démocratie et, par voie de conséquence, aux arguments avancés selon les intérêts défendus. En résumé, être pro Maduro, fait crier au scandale : Maduro a été réélu, c’est incontestable. L’opposition de droite commence par contester la régularité de sa réélection. La ficelle est vieille comme le monde. S’accommoder des scrutins à la sauce qui convient, selon qui les commente ou les exploite, est une pratique qui ne touche pas que l’Amérique latine ; souvenons-nous du sort de référendum (perdu pour le pouvoir) de 2005 puis avalé au Congrès de Versailles, où ne votent que les parlementaires ! La méthode, assez peu compatible avec la notion même de démocratie, se généralise au gré du vent…
Maduro déplaît, c’est un fait et ce n’est probablement pas le meilleur président qu’ait eu ce pays, mais il faut se souvenir que le chavisme est au nombre des obsessions négatives étasuniennes. Les sanctions économiques, la grande spécialité des É-U, ne sont pas pour rien dans la déconfiture économique, l’inflation démente et la misère qui frappent le pays. La guerre idéologique, on n’en parle jamais, est pourtant facile à gagner pourvu qu’on y mette le prix, pensent les gens comme M. Trump et ses affidés.
La grande faucheuse a rempli une charrette
Le 21 janvier était l’anniversaire de la décollation de Louis XVI. Philippe d’Orléans, dit Philippe Égalité,vota en faveur du régicide. Descendant de ce lointain cousin, Henri d’Orléans, Comte de Paris,s’en est allé lui aussi ce 21, …il avait 85 ans. Exit donc, le néanmoins prétendant au trône de France. L’espoir fait vivre, mais pas éternellement.
Un autre prince a plié son accordéon, à 91 ans celui-là. Il s’agit de Marcel Azzola, prince incontesté du « piano à bretelles, l’homme qui réconcilia le musette et le jazz, le partenaire de Jacques Brel, de Didier Lockwood, de Stéphane Grappelli, de Christian Escoudé et de tant d’autres, dont sa dernière partenaire artistique, la pianiste Lina Bossatti. Quelle tristesse de voir partir un authentique Titi parisien.
Insatiable, la Camarde s’est rappelée au souvenir d’un immense comédien, spécialiste des « seconds rôles » pour lesquels il reste inoubliable. François Perrot avait 94 ans et le fait d’avoir tourné « La vie et rien d’autre » ne l’aura pas mis à l’abri de la faucheuse. Il est mort, disent ses proches, de vieillesse et ne veut pas de simagrées pour ses obsèques. Banzaï ! Le Morfalou part pour le Larzac qu’il aimait tant …
À quoi sert l’Observatoire de la laïcité (ODL) que préside le socialiste (Heu ?) Jean-Louis Bianco ?
Telle est la question posée par Mme Roseline Letteron sur son blog « Liberté, Libertés chéries »et à laquelle elle répond, en substance : « À rien ! ». Enfin, pas tout à fait, puisqu’elle conclut son étude ainsi : « L’étude… [produite par l’ODL à propos du Service National Universel (SNU)] … trouve ici son utilité, car elle a permis de mettre en pleine lumière le rôle que joue l’Observatoire, porte-parole d’une tendance doctrinale qui vise à importer en France un système à « l’américaine » reposant sur une liberté religieuse absolue. La laïcité n’est plus qu’un mot, une coquille vide utilisée pour contester toutes restrictions de cette liberté, nécessairement considérées comme discriminatoires ».
« L’Abattoir de la laïcité », comme l’appelle rageusement Yves Manou, est censé défendre la loi de Séparation, c’est pour cela qu’il est placé auprès du Premier ministre, mais, après une fumeuse analyse dont il a le secret, il recommande le port des signes religieux dans le cadre du futur SNU ! Bianco et Cadène dans leurs œuvres ne déçoivent jamais.
Tollé général et rétropédalage gêné. Jean-Louis Bianco affirme alors sur son site que le texte en question n’est pas une « recommandation » ni une « préconisation », encore moins un « avis« . Mais alors qu’est-ce ? Si son président se renie lui-même, à quoi sert, en effet, l’Observatoire de la laïcité ?
« La société du spectacle », ce pamphlet, de la plume de Guy Debord, dénonçait le fétichisme de la marchandise
Il semble qu’on ait franchi un autre pas et que le nouveau fétichisme soit celui du paraître. C’est ainsi que les ministres n’hésitent pas à aller servir leur soupe fadasse et vulgaire chez des animateurs de télé tout aussi vulgaires.
Sur Slate, Claude Askolovitch s’indigne à raison : « À un jeune homme que navre le spectacle annoncé de MarlèneSchiappa chez Cyril Hanouna, je dis ceci : «Il est des faits méprisables, qu’il faut donc mépriser.»(…) Il faudrait se dire que cela n’existe pas, ni l’émission de C8, ni C8, ni la Secrétaire d’État qui promène son errance. Et si nous en sommes incapables, parce que la trivialité a les yeux du serpent Kaa, au moins faut-il s’épargner la colère et poser les bonnes questions. ».
« En France tout finit en chanson », à moins que ce ne soit un début
Nicolas Rubin, maire LR de Châtel, en Haute Savoie, s’est adressé, jeudi 24 janvier, à Emmanuel Macron d’une manière insolite, en fredonnant une chanson de Pierre Bacheletlors des échanges entre le président et des élus de la région à Valence. « Mais dis-moi tout, Marionnettiste. J’ai des ficelles à mon destin. Tu me fais faire un tour de piste. Mais où je vais, je n’en sais rien », a-t-il chanté. Plus tard il devait confier à la presse : Le Président « est comme un marionnettiste qui tient les ficelles du destin des maires. Il nous impose tout, sans concertation, par exemple la suppression de la taxe d’habitation. Qu’aurons-nous après ? C’est (sic) pas clair du tout ». Ben, ce qui est clair en revanche c’est que le Président est en campagne.
On a crucifié Mcjésus
Œuvre de l’artiste finlandais Jani Leinonen, ce Ronald crucifiéa fait réagir violemment les communautés chrétiennes. Ce tollé a conduit le maire d’Haïfa, ville où se trouve le musée qui l’exposait, à demander qu’elle soit décrochée ;elle l’est maintenant.
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