Ramasse-miettes N°13 : Revue de presse militante
Noël approche, c’est l’heure des dindes et des marrons.
Et revoici le marronnier d’hiver : les crèches ont-elles droit de cité dans les enceintes publiques, Mairies ou Hôtels départementaux ?
La mairie de Melun avait installé une crèche contestée devant le tribunal par les libres penseurs locaux. Le 22 décembre 2014, le tribunal administratif de Melun considérait que cette crèche devait être vue comme une décoration traditionnelle. Mais le 8 octobre, la cour administrative d’appel de Paris a annulé purement et simplement la décision de ses confrères de Melun et enfonce le clou en imposant à la mairie de verser 1 500€ d’indemnités aux libres penseurs au titre des frais de justice.
Une affaire de crèche de Noël en Vendée, identique à celle de Melun, vient d’obtenir les décisions juridiques exactement inverses, et à toutes les étapes de la procédure. Le conseil départemental de Vendée avait installé une crèche de Noël dans son hall. Le tribunal administratif l’a fait retirer à l’automne 2014 estimant que son caractère religieux était contraire au principe de laïcité des lieux publics. Le 13 octobre, la cour administrative d’appel de Nantes a annulé cette décision, estimant au contraire que la crèche s’inscrit « dans le cadre d’une tradition relative à la préparation de la fête familiale de Noël, ne revêt pas la nature d’un signe ou emblème religieux»
La justice gagnerait en cohésion si elle jugeait l’identique à l’identique, selon Aristote, « ce qui est du même ordre doit être traité de la même façon, ce qui est différent, de façon différente ».
Moins croire en Dieu avec la stimulation magnétique…
Des travaux conduits par les universités de Los Angeles et York, au Royaume Uni, ont montré que « face à l’évocation de la mort, menace puissante s’il en est, mais aussi face à l’isolement ou au sentiment de ne pas comprendre la situation, [une certaine] région du cerveau s’activait et était associée à un réflexe de repli sur son groupe social ou ethnique ou bien à un désir de punition de ceux qui violent la norme. D’où l’idée qu’ont eue les chercheurs de… désactiver temporairement cette zone pour voir si, en présence d’un contexte angoissant, les individus « neutralisés » auraient moins tendance aux replis religieux et identitaires. Découverte faite à la faveur d’un intrigant travail publié en septembre par la revue Social Cognitive and Affective Neuroscience.
Lire la suite sur :http://passeurdesciences.blog.lemonde.fr/2015/10/21/moins-croire-en-dieu-avec-la-stimulation-magnetique/
Le site catholique Aleteia s’en prend à Amnesty International, et ça saigne.
Amnesty milite, entre autres, pour l’abrogation de toutes les lois anti-avortement au nom du « droit » des femmes à disposer de leur corps sans égard pour la vie de l’enfant. Cela lui a valu en mars 2007 d’être condamnée par le Vatican par la voix du cardinal Renato Martino, président du Conseil pontifical Justice et Paix, qui a demandé à tous les catholiques et à toutes les institutions catholiques de ne plus lui accorder de soutien financier. Toujours en 2007, en Angleterre, Mgr Michael Evans (1951-2007), évêque catholique du diocèse d’Est Anglia, démissionne d’Amnesty International, dont il a été membre pendant 30 ans, dont plusieurs années au sein du comité directeur, pour protester contre l’introduction dans le programme d’Amnesty d’un « droit à l’avortement ». De nombreux catholiques suivent son exemple.
Bref, les catholiques et leur hiérarchie sont vent debout contre… l’humanisme. C’est pas nouveau.
Titine et le Lévitique, quand Boutin s’en remet à la loi de Dieu.
L’Amère Boutin, poursuivie pour des propos homophobes d’une rare violence, s’est cachée derrière le Lévitique, d’où elle a tiré son « l’homosexualité est une abomination », mais n’a pas convaincu le président de la 17e chambre correctionnelle du palais de justice de Paris, Alain Bourla, qui l’a mise en face de sa responsabilité en lui rappelant que si chacun est libre de ses propos, il convient de les assumer. Titine n’était pas à la fête, et le procureur ne l’a pas ménagée non plus avec son : « « Nous ne sommes pas dans la simple expression d’une opinion, c’est une stigmatisation publique », et de rappeler que la loi condamne l’incitation à la haine en raison de l’orientation sexuelle.
Décidément les « textes sacrés » sont une plaie pour la liberté quand ils sont utilisés pour imposer des mœurs ou une justice d’un autre âge : ici le Lévitique et là le Coran ?
L’Observatoire de la laïcité a intégré dans la dernière mouture de son guide de la laïcité, destiné aux collectivités locales, régulièrement remis à jour, les règles en matière de crèches de Noël. Il confirme hélas sa totale vacuité en matière de défense de la laïcité.
« Une crèche de Noël installée dans un espace public, précise la remise à jour du début octobre, ne peut être automatiquement qualifiée d’emblème religieux ». Le guide précise ainsi que la loi de 1905 « laisse une large marge d’appréciation dans la qualification ou non d’emblème religieux de ces représentations figuratives ». Le guide souligne également que « la collectivité ou le gestionnaire du service public devra prendre en considération l’existence ou non d’un particularisme local qui justifierait cette installation dans un espace public ouvert à tous en tant que simple ”exposition” culturelle ou traditionnelle ». L’Observatoire de la laïcité, dépend, rappelons-le, de Matignon… Monsieur le Premier Ministre où regardez-vous ?
Et maintenant ouverture du bal des faux-culs : « Les autorités publiques décisionnaires ne peuvent fonder leur décision d’installation d’une crèche que sous l’angle de l’exposition. Toute présentation religieuse de la crèche traduisant une préférence du service en question, serait un manquement à l’obligation de neutralité de l’État, des collectivités ou du service public en question », peut-on encore y lire !
Même technique que pour les subsides versés pour l’érection de lieux de cultes au nom du culturel.
Résumons, on peut sans problème à condition de bien préciser qu’une crèche n’est pas un emblème religieux… Vous suivez ?
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2 Commentaires
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Il faut lutter sans relâche contre le cul-bénisme, mais ça, ce n’est pas nouveau. L’attitude de nos gouvernants me donne envie de paraphraser Pagnol [qui fait dire à César, dans « Marius » : « C’est dans la marine qu’il y a le plus de cocus »] et de dire avec force : C’est dans le socialisme qu’il y a le plus de faux-culs.
L’attitude de nos gouvernants me donne envie de paraphraser Pagnol [César : « C’est dans la marine qu’il y a le plus de cocus »] et de dire : C’est dans le socialisme qu’il y a le plus de faux-culs !