Ramasse-miettes n°95 : Revue de presse militante
Le nouveau radeau de la Méduse fait escale au Vatican.
Il est prudent Jorge Mario Bergoglio, dit pape le François, surtout quand il reçoit des élus de Provence-Alpes-Côte d’Azur représentant – de la gauche à l’extrême droite – presque toute l’étendue du spectre politique. Prudence de prélat qui ne surprend personne, mais qui ne l’empêche pas de brasser et de servir sa salade romaine. C’est son job, n’est-ce-pas ? Nous le combattons, mais ne pouvons ni ne voulons lui interdire de parler comme il l’entend. Nous sommes libres penseurs.
Pourtant qu’allaient donc faire ces 150 naufragés de la République en ce grand Palais catholique ? Faut-il les renvoyer à l’école de la République afin qu’ils soient mis à niveau dans l’art de la lecture et de l’analyse de texte ?
Ce transport est une violation absolue de la loi de Séparation du 9/XII/1905. Sanctionnez ces égarés dans les urnes ! Plus une seule voix pour qui maltraite la République.
La FNLP s’étrangle à la lecture du rapport du préfet Clavreul et cède, comme d’habitude, à son tropisme islamocomptatible et à la calinothérapie qui va avec, qui est sa façon de faire ordinaire.
« Sur commande du Secrétaire général du ministre de l’Intérieur, un rapport contre l’emprise communautaire des musulmans sur la société a été remis au gouvernement. Il y a eu un précédent, le rapport Obin de juin 2004 qui visait à alarmer la société sur les menaces anti-laïques des musulmans. Bref, c’était déjà comme pour l’actuel rapport Clavreul : les Sarrazins sont à nos portes. Au secours, Charles Martel ! »
Et ils appellent cela de l’ironie…C’est clair, non ? Suit une sorte de théorie du complot avec menace de disparition de la démocratie en France. Du mesuré, comme on pourra s’en aviser en suivant le lien en tête d’article..
Heureusement, à l’UFAL on sait raison garder.
Mais on sait aussi pointer les faiblesses juridiques que porte le fameux texte.
Charles Arambourou écrit : « On se permettra de corriger ici deux erreurs juridiques, qui n’entachent pas fondamentalement le constat : 1) les assistantes maternelles à domicile (p. 10) ne sont agents publics soumis à l’obligation de neutralité que si une collectivité les emploie directement (dans le cadre de l’aide sociale à l’enfance, par exemple) ; sinon, les « nounous à domicile » exercent une activité privée et sont simplement « agréées » par le département ; 2) il ne peut exister (art. L 731-14 du code de l’éducation) « d’université » catholique (p. 11), ce titre étant réservé aux établissements supérieurs publics. »
Voilà qui est autrement mesuré que la pochade scripturale de nos joyeux lambertos et comme le dit joliment Charles : « Quand J.-L Bianco grogne, la FNLP aboie ».
Un peu d’air pour chasser les pitoyables vilenies ambiantes.
Le discours d’Albert Camus à la remise de son prix Nobel :
« Comment un homme presque jeune, riche de ses seuls doutes et d’une œuvre encore en chantier, habitué à vivre dans la solitude du travail ou dans les retraites de l’amitié, n’aurait-il pas appris avec une sorte de panique un arrêt qui le portait d’un coup, seul et réduit à lui-même, au centre d’une lumière crue ? De quel cœur aussi pouvait-il recevoir cet honneur à l’heure où, en Europe, d’autres écrivains, parmi les plus grands, sont réduits au silence, et dans le temps même où sa terre natale connaît un malheur incessant ? […] »
Et aussi : « L’artiste se forge dans cet aller-retour perpétuel de lui aux autres, à mi-chemin de la beauté dont il ne peut se passer et de la communauté à laquelle il ne peut s’arracher. C’est pourquoi les vrais artistes ne méprisent rien ; ils s’obligent à comprendre au lieu de juger. »
Comme un parfum (frelaté) d’ORTF.
On croyait le temps où un président de la République définissait l’ORTF comme la voix de la France définitivement révolu, or il n’en est rien. Hélas.
Qu’on en juge ! L’heureux nouvel élu à la tête de la chaîne parlementaire LCP est le documentariste Bertrand Delais, un proche de Macron, son merveilleux et fidèle laudateur. Jolie manœuvre initialement orchestrée par le président de l’Assemblée François de Rugy, fidèle parmi les fidèles du président Macron.
« J’espère que ce film donnera à comprendre la force peu commune de notre nouveau Président, sa capacité de contrôle, son regard distancié et sa détermination sans faille. », écrivait Delais sur sa page Facebook, seulement quelques jours avant la diffusion de son film « En Marche vers l’Élysée », un des deux portraits, très très bienveillants, qu’il fit du Président de la République. De plus, Bertrand Delais, qui le connaît depuis 2011, a été, à plusieurs reprises, sollicité par lui pour relire ses discours au début du quinquennat. On a connu mieux comme gage d’indépendance… commente l’Obs.
« On sait le faire, alors on va le faire »… et c’est très dangereux car ça évacue sottement la probabilité de l’erreur, pour ne pas dire de la faute.
Ce « cri de guerre », je l’ai maintes fois entendu de la bouche d’un de mes amis très chers. Il semble que le désormais regretté Stephen Hawking ne pensait pas différemment : « Les formes primitives d’intelligence artificielle que nous avons déjà se sont montrées très utiles. Mais je pense que le développement d’une intelligence artificielle complète pourrait mettre fin à la race humaine », affirma-t-il dans un entretien avec la BBC. « Une fois que les hommes auront développé l’intelligence artificielle, celle-ci décollera seule, et se redéfinira de plus en plus vite… Les humains, limités par une lente évolution biologique, ne pourraient pas rivaliser et seraient dépassés ». poursuivait Stephen Hawking, considéré comme l’un des plus brillants scientifiques de son temps.
Les apprentis sorciers n’en auront cure, soyons-en certains, et c’est là que s’applique l’adage de mon ami. Nonobstant la dangerosité de la démarche, « Ils savent le faire, alors ils le feront »…
… Et comme ils savent le faire, ils le font.
En 23 ans de carrière, Didier Bille a mis à la porte de grands groupes plus de 1.000 salariés. Il raconte dans « DRH, la machine à broyer », comment les ressources « humaines » sont en fait devenues le bras armé de directions aux méthodes effroyables.
Peu à peu, le licenciement est devenu une manière de panacée anti problème : « Licencier est tellement simple, peu risqué et de moins en moins coûteux que c’est devenu « LA » solution à tout problème. Quelqu’un a un souci dans son équipe ? On licencie ! Quelqu’un se plaint de ne pas avoir eu de promotion ? On licencie ! Il y a plusieurs décennies, c’était pourtant l’arme de dernier recours. », explique Didier Bille. Et de poursuivre : « Tout a basculé dans les années 1980. Jack Welch, le président du groupe américain General Electric, réputé pour avoir licencié plus de 100.000 personnes, a mis au point la « vitality curve », la courbe de vitalité. Le principe ? Améliorer la « race » (sic) des salariés en éliminant ceux que l’on considère comme les plus faibles, les plus mauvais, toujours selon des critères subjectifs bien sûr. Ainsi, on donne plus d’opportunités à ceux qui restent. Et on peut engager des personnes de l’extérieur, qui correspondent davantage aux critères décrétés par l’entreprise. »
Aujourd’hui, il est plus facile de trouver un merle blanc à queue rouge qu’une entreprise « sociale ». Même le vieux paternalisme à la de Wendel a disparu et la violence s’étale impunie, avec la bénédiction des média qui préféreront toujours vilipender les déchiqueteurs de chemises d’Air France que les cadres payés pour procéder à leur licenciement.
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1 Commentaire
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Monsieur Didier Bille:
J’ai entendu ce triste personnage sans aucun scrupule qui appliquait les ordres puisqu’il était payé pour cela. Il me faisait penser aux tristes sires des procès de Nuremberg, pas une once d’humanité, de libre arbitre, de doute, il exécute les ordres…Beaucoup de DRH sont de ce niveau quel qu’en soit la différence de nature et par rapport aux précédents comme eux ils exécutent dans tous les sens du terme. Ces gens sont à vomir. On en trouve partout,